Autoroutes

1956 Une autoroute à quarante sous

 

"Il n’y a encore en France que quelques dizaines de kilomètres d’autoroutes, d’une part à Lille où un tronçon constitutif de la future autoroute Paris Lille a été inauguré deux ans auparavant et un autre à la sortie de Paris en direction de la Normandie, autoroute pompeusement dénommée « de l’ouest » comme si Brest et Cherbourg constituaient ses destinations finales."

Panneau route de quarante sous

 

"En fait l’autoroute se dirige bien vers l’ouest de Paris mais s’achève une cinquantaine de kilomètres plus loin, à proximité de Mantes la Jolie, pour retrouver le tracé de la nationale 13, une nationale à deux voies.

La distance est modeste mais la durée du parcours infiniment plus courte qu’en utilisant la « route de quarante sous », portion de la nationale 13 qu’elle double, d’autant que cette autoroute-là n’est pas encore entravée par des barrières de péage."

 

 

"Passé le tunnel, la 4CV peut enfin donner toute sa mesure et même dépasser (de peu) les 100 kilomètres à l’heure. Par beau temps, le toit ouvrant accroît encore la sensation de vitesse.

Cependant, par les meurtrières qui font office de vitres latérales, je vois surgir en permanence de puissantes voitures qui nous doublent à toute allure, certaines dépassant allégrement les 150 kilomètres à l’heure, notamment les belles américaines du centre de commandement (le SHAPE) de Rocquencourt.

Dans les voitures de la file de gauche, les sensations doivent être décoiffantes (avec ou sans toit ouvrant) car les bolides allant dans l’autre sens les croisent à moins de trois mètres, avec pour seule séparation un terre-plein symbolique."

Publicité 2CV Citroën
Publicité 2CV Citroën en 1954 : ni feux arrières, ni indicateurs de changement de direction ...

 

 

"Ici comme sur tout le réseau routier, les accidents sont fréquents."

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"Pour illustrer cette préhistoire de la sécurité routière, il faut se souvenir que l’obligation de feux arrière pour les voitures et remorques date du 1 janvier 1955, de même que le début du marquage des routes par des lignes jaunes continues et discontinues.

Il en résulte que l’on dénombre plus de morts dans les accidents de la route en 1956 que l’on en comptera 55 ans plus tard avec un trafic plus de dix fois supérieur."

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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