Camping

1965 Hôtel des courants d'air

"Le choix de ce titre fait référence à une chanson interprétée par Albert Préjean dans les années trente (celles des congés payés …). L’hôtel des courants d’air évoquait ici les refuges que l’on trouvait « sous les ponts de paris » mais la rime « où l’on ne paie pas cher » aurait pu tout aussi bien s’appliquer aux campings que je découvrais en 1965.

Beaucoup étaient municipaux, modestement équipés mais aucun ne se parait encore d’appellations prétentieuses (camping-club, camping-résidence, parc de loisirs …) pour afficher des tarifs comparables à ceux des hôtels.

La formule-même d’ « hôtellerie de plein air » sous laquelle se retrouvent aujourd’hui les exploitants de campings n’était pas usitée. Elle prête à sourire si l’on se réfère au dictionnaire dans lequel un hôtel peut être au choix :

• Une demeure vaste et somptueuse,

• Une maison meublée qui possède des installations d’un certain confort,

• Un grand édifice destiné à une Administration,

Mais rien qui s’apparente à un espace planté d’installations sanitaires quand bien même seraient-elles en compagnie de bicoques sur roulettes et d’équipements ludiques pour jeunes et moins jeunes."

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Caravanes des années 50
En 1957, les caravanes sont encore peu nombreuses; leurs propriétaires se rassemblent dans des rallyes

"Ces installations étaient constituées de tentes, la plupart de ces nouveaux modèles ou l’on pouvait tenir debout (« camper n’est plus ramper » disait la publicité) et de quelques caravanes. Celles-ci, encore relativement peu répandues, connaissaient depuis quelques années un foudroyant succès. Trois mille caravanes avaient été produites en France en 1956, neuf mille en 1960 et l’on allait en compter trente mille en 1965. Une cinquantaine de marques, pour la plupart récemment créées, se partageaient ce marché en plein essor."

Caravane "ma coquille" attelée à une 4CV Renault

"Ainsi par exemple à Orléans, au 11 bis Faubourg Madeleine, les ateliers Pierre Gouju, sous la houlette d’un ancien ébéniste, commercialisaient de petits modèles sous la marque «Ma coquille». Même ma 4CV avec son moteur de 750 cm3 aurait pu, selon la publicité, tracter une « Ma Coquille 4 ».

Caravane tractable par une 2CV

Un concurrent proposait même un modèle pesant moins de 300 kilos vendu pour « 3-4 personnes » … et attelable à une 2CV Citroën (la cylindrée d’une 2CV culminait alors à 425 cm3).

 

Pour qualifier ces attelages, le terme de roulotte était encore utilisé mais, sans doute pour se démarquer des antiques roulottes tractées par des chevaux (il y en avait encore), d’autres appellations furent avancées. Celle d’ « automobile-escargot » prônée par la revue « L’action automobile » en 1960 ne suscita pas l’adhésion. Peut-être évoquait-elle trop l’effet ralentisseur de la charge tractée ? On lui préféra celle de caravane, plus propre à suggérer de grands périples. En 1965, l’appellation était consacrée avec la parution du premier numéro de la revue « Le caravanier »."

Reliant Robin (véhicule trois roues de fabrication anglaise)
Une caravane tractée par trois roues (Reliant Robin fabriquée en Angleterre de 1973 à 1981)

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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