" Les années cinquante sont marquées par de profonds changements de la société, par une forte progression du pouvoir d'achat, par la diffusion rapide de média nouveaux (la télévision, le poste de radio à transistor, l'électrophone) et par l'émergence des enfants de ma génération en tant que consommateurs (de disques, de revues que l'on crée pour eux et, plus marginalement, de spectacles).
Ces quatre facteurs vont radicalement modifier les « airs du temps ». "

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"Les voix deviennent des visages tandis que les corps doivent donner quelque chose à voir. Les attitudes figées, les mines compassées, les yeux de velours des roucoulants et moins encore les gorges déployées des dernières grandiloquentes ne vont pas résister aux représentations télévisuelles. Les décors grandioses et chatoyants des opérettes ne seront pas non plus à leur aise dans les petites lucarnes confinées dans des nuances grisâtres.

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"Dans les cafés, les juke-boxes participent à la promotion des nouveaux venus et, bientôt, l'action promotionnelle du son rabâché se voit renforcée par celle de l'image répétée avec l'arrivée des scopitones projetant les nouveaux interprètes délivrant leurs chansonnettes en couleurs, avantage déterminant sur la télévision. "