Conquête spatiale

2005 Un dimanche à Spaceland

"Un voyage professionnel à Orlando me laisse un dimanche libre. Dysneyland et les nombreux parcs de loisirs et d’attractions de la ville ne suscitant pas mon intérêt, je décide de me rendre à Cap Canaveral afin de visiter le Kennedy Space Center."

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"Je l’ai ici dénommé « Spaceland » du fait d’une similitude certaine de ce « parc à thème » avec ses homologues d’Orlando"

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"Les visiteurs en tenue légère (nous sommes en septembre et, après une série de tornades, le temps est redevenu calme et ensoleillé) baguenaudent en famille entre les fusées, navettes et autres vestiges de la conquête spatiale, le magasin de souvenirs, les salles de cinéma et les restaurants rapides."

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Le stand des astronautes


"Dans ce stand, une permanence des astronautes est assurée (la liste des astronautes et leurs horaires respectifs est affichée à l’entrée). Le rôle de l’astronaute « de garde » consiste à prendre la pose dans son uniforme en souriant à l’objectif au centre d’une famille de visiteurs.

 

Le spectacle de cet homme sans aucun doute courageux et talentueux me semble surréaliste. Fait-il bénévolement acte de prosélytisme ? Ou bien, en chômage technique au terme de ses exploits sidérants, a-t-il été contraint de se recycler en Père Noël de l’espace ? "

"Au-delà de la relation anecdotique de ma brève visite, évoquons quelques-uns des changements majeurs que la conquête spatiale a apportés. Ceux-ci ont été particulièrement spectaculaires dans les années cinquante et soixante :

  • En 1956, jamais je n’aurais imaginé que des enfants de mon âge puissent un jour recevoir en cadeau des téléphones qui tiendraient dans leurs poches, leur permettraient de communiquer sans fil en tout point du monde et que leurs parents pourraient simultanément veiller sur eux « grâce » à leur « géolocalisation ». En 1956, « obtenir une ligne » fixe tenait de la performance et le câble transatlantique sous-marin ne permettait pas plus de 36 communications simultanées avec l’Europe ;

 

  • Dans la soirée du 23 juillet 1962, en présence de mes parents, j’assistais à la première transmission d’une émission télévisée depuis les Etats-Unis grâce au satellite Telstar. La « mondovision » comme l’on disait alors ne durait guère plus d’une demi-heure, le temps que Telstar entre dans le champ de réception du radôme de Pleumeur-Bodou (en Bretagne), lequel doté d’un mécanisme complexe s’efforçait d’accompagner la rotation d’un satellite pas encore géostationnaire ;
  • Jusqu’aux années soixante-dix, la météorologie « nationale » était tributaire d’observations au sol et de ballons. C’était un temps où les présentateurs introduisaient encore une haute dose de fantaisie dans leurs prévisions.

Et après ?


" ...en 1982, Jean-François Arnaud, ancien élève de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications, donc parfaitement légitime à conjecturer sur le sujet, évoquait ainsi les moissons de l’espace[1] : « Avant de parler de cette moisson de l’espace que, seuls, les hommes d’affaires engrangeront, il est sans doute utile d’apaiser une certaine rancœur que concevra l’homme de la rue. Il a l’impression qu‘on se désintéresse du citoyen individuel qu’il est, au moins dans sa vie privée. Lui aussi pourrait légitimement aspirer à échanger des messages autres que vocaux, à accéder à des banques de données etc…

Il n’est naturellement pas question d’installer chez chaque abonné au téléphone un écran de télévision, une antenne d’accès au satellite, un appareil de fac-similé. Lui seront ouverts un jour des bureaux (dans le sens de bureau de poste) ou il aura à sa disposition tous les appareils ci-dessus, en location à la durée et à la demande ».


Dans la très documentée revue « Autrement » en 1986 [2], Yann de Kerorguen, journaliste spécialisé en prospective, prophétisait : « En 2005, des hommes placés sur orbite de Mars débarqueront sur Phobos et Delmas. Aux alentours de 2025, un millier d’astronautes exploreront Mercure et Mars ».


Pour 2025, tous les espoirs restent permis …


Comme l’écrivait Pierre Dac, « les prévisions sont difficiles surtout quand elles concernent l’avenir ».



[1]  Les moissons de l’espace

[2]  L’espace super star

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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