Copain

2012 Le temps des amis

"Avec la vague yéyé nous avions vécu le temps des copains,

 

avec la création des réseaux dits sociaux, voici venu le temps des amis. Le transistor et le tourne-disque constituaient la panoplie des « copains », la tablette et le téléphone portable sont désormais les ustensiles inséparables des « amis ».

Des différences existent toutefois entre les uns et les autres :

  • la cible commerciale des copains était essentiellement les adolescents de ma génération et la chanson/le disque étaient les produits d'accroche commerciale, suivis ensuite, on l'a vu, d'autres produits susceptibles de susciter l'envie des nouveaux consommateurs,
  • la cible commerciale des amis ne connaît pas d'exclusive d'âge, les produits et services promus par le « réseau » visant à provoquer le désir des intéressés (si l'on peut dire) en fonction des informations qu'ils ont volontairement dévoilés dans leurs profils, par le choix de leurs amis et par le cafardage des sites auxquels ils se sont connectés.

Le point commun aux deux relations est le besoin d'appartenance à une communauté d'intérêts et de goûts, cette communauté fut-elle très artificiellement constituée.

J'entendais récemment dans le tram des gamins surenchérir fièrement sur leur nombre d'amis respectifs, des amis qu'ils n'avaient sans doute majoritairement jamais côtoyés et qui se révéleraient peut-être même de faux-amis, usurpateurs d'identités.

Quant à la qualité des échanges entre amis, pour autant que je puisse en juger en parcourant des blogs, elle n'a rien à envier aux couplets des chansons yéyés. Sans doute l'essentiel n'est-il pas dans la qualité de l'ami ou de l'échange mais dans le fait d'échapper à la solitude : « si vous vous sentez seul, demandez à certaines personnes d'être vos amis » recommandent ainsi les auteurs d'un ouvrage de vulgarisation consacré aux réseaux sociaux.

 

Et cela marche puisque au plan mondial on a dépassé en ce troisième trimestre de l'année 2012 le milliard d' « amis déclarés » dans le réseau Facebook dont 24 millions en France avec une proportion importante de jeunes et de très jeunes (difficile toutefois à apprécier précisément en l'absence de tout moyen de contrôle à l'inscription).

Le croissance de ce réseau, qui n'est au passage pas unique, n'a fait que s'amplifier au terme de ses quatre premières années d'existence puisqu'il ne comptait encore en 2008 « que » soixante dix millions de membres sur la planète.

 

Le grand succès d'audience qu'avait constitué « salut les copains » semble bien modeste avec son tirage culminant à un million d'exemplaires ..."

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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