Baby-boomer
Disquaire
1983 Un son impur abrège nos sillons
"Au début des années quatre-vingt, le marché du disque (et de la cassette audio) se porte bien. Les disquairies aussi.
Selon les sources, le nombre de disquairies indépendantes se situe en France entre 2500 et 3000.
En 1983, on peut attendre du nouveau disque-compact un renouvellement des collections personnelles et, par conséquent, un avenir assuré. Le disque compact est en effet paré de toutes les vertus: d'un encombrement réduit, il procure une qualité sonore inégalée et il est en outre présenté comme inaltérable et inusable.
La réalité va néanmoins démentir ces prévisions optimistes:
- de grands distributeurs nationaux au premier rang desquels la FNAC sont désormais sur le marché du disque. Le disque, contrairement au livre, échappe à la mesure de prix unique prise en faveur des libraires indépendants. En mesure de négocier des prix plus avantageux du fait des volumes traités, les grands distributeurs peuvent donc en faire bénéficier -du moins en partie- leurs clients.
- En outre, jusqu'au début des années quatre-vingt-dix, les disquaires vont souvent devoir commercialiser les mêmes contenus sous la forme de disques vinyle, de cassettes et de disques compacts, ce qui n'améliore ni la gestion de leurs stocks ni leur capacité de répondre immédiatement à la demande des clients. Les derniers 33 tours de grande production seront fabriqués en 1991 et les derniers 45 tours en 1994.
- Des graveurs de disques vierges permettent – comme déjà pour les cassettes – de pirater des enregistrements que ce soit pour son compte personnel ou pour revendre ces copies à moindre prix.
Ainsi, à partir des années quatre-vingt, le nombre de disquairies commence à décroître et les commerçants qui subsistent réduisent leur personnel.
Le pire reste à venir avec la survenance d'internet. "
Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer
Pour faire un commentaire, une suggestion, une critique, cliquez sur ce lien