Graffitis

1968 Les murs ont la parole

Affiche "brisons les vieux engrenages"

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" « Les murs ont la parole » est un des slogans qui par centaines éclosent durant ces quelques semaines de 1968 ..."

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"On ne peut dissocier ces graffitis des affiches issues de l’ Ecole des Beaux-Arts et de l’Ecole des Arts Décoratifs, toutes deux occupées par les étudiants. Leur production est très riche tant quantitativement que, le plus souvent, qualitativement.

Plus de trois cents affiches sont créées durant environ un mois soit une moyenne de plus de dix par jour."

 

 

 

"Nombre d’entre elles font désormais partie de notre patrimoine et certaines ont été récemment détournées pour supporter la campagne publicitaire d’une grande chaîne de distribution."

"Les graffitis de mai 68 sont pour certains issus de ces affiches mais on ne saurait réduire leur contenu à cette seule origine et un inventaire met en évidence que tous n’atteignaient pas le niveau de ceux que l’on cite facilement aujourd’hui comme par exemple « il est interdit d’interdire »."

Me référant au collationnement réalisé par un acteur du mouvement, Jean-Franklin Narodetzki, collationnement présenté comme « les traces de ce que ce mouvement a produit de meilleur», je me suis efforcé à effectuer un classement typologique :

• En tête de mon classement, avec 31 items, la catégorie des slogans « n’importe quoi » pouvant dans certains cas présenter l’avantage – pour leurs auteurs en tout cas – de multiples interprétations comme par exemple : « Le bleu restera gris tant qu’il n’aura pas été réinventé » ;

• A la deuxième catégorie appartiennent les slogans libertaires parfois emprunts d’une dose de poésie (19). Ceux qui sont passés à la postérité font partie de cette catégorie. J’en citerai un qui n’a pas connu cette aubaine mais que je trouve assez joli : « La barricade ferme la rue, ouvre la voie » ;

• La troisième catégorie est celle de slogans qui ne manifestent que la violence imbécile et aveugle de leurs auteurs (14) comme : « L’aboutissement de toute pensée, c’est le pavé dans ta gueule, CRS ».

 

On trouve ensuite par ordre décroissant les affirmations péremptoires (12) dans l’esprit des slogans politiques « classiques », les déclarations à vocation exclusivement inter groupusculaire (11), les messages à forte connotation sexuelle (8) et enfin, à la marge, des slogans parfaitement contradictoires incitant à l’inaction totale (« Ne travaillez jamais ») où au contraire à la mobilisation des énergies créatrices (un « Ayez des idées » qui m’évoque irrésistiblement la devise d’IBM au temps de sa splendeur : « Think »), voire des assertions d’inspiration proprement crapoteuse (« Ne vous emmerdez pas, merdifiez »)."

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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