Habits

1969 L'habit ne fait plus le moine

" ...le prêt-à-porter, promu par les grands magasins et les entreprises de vente par correspondance, provoque la diminution progressive du nombre de tailleurs et de « petites couturières »."

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Des « magasins dans le vent », ouverts sur l’extérieur, se substituent aux boutiques de confection traditionnelles dans lesquelles on ne pénètre qu’après avoir fait tinter la clochette de la porte d’entrée. Le chapeau se porte moins, modistes et chapeliers en subissent les conséquences."

"Sur le plan des signes que révèle le vêtement, les repères les plus significatifs s’estompent :

  • ·        Les prêtres, à l’exception de la minorité traditionnaliste, abandonnent la soutane en dehors des offices." ...;
  • ·        La mode unisexe se répand. Le jean, qui perd son rôle exclusif d’outil de travail, en est l’expression la plus flagrante ;
  • ·        Les femmes adoptent en effet de plus en plus le pantalon. ..."
Sylvie Vartan en pantalon sur un solex

"Cependant, ces changements suscitent des réticences, voire de vives oppositions, de la part d’une frange de la population. L’adoption du pantalon par les femmes fait l’objet de réprobations et d’interdictions. La jeune chanteuse Sylvie Vartan est accusée d’indécence lors de ses premières apparitions à la télévision en 1965 (ce qui ne l’empêche pas de chanter en 1967 « comme un garçon »)."

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"En 1973, un magistrat du tribunal de Melun renvoie une greffière qui manque à la tradition judiciaire en portant un pantalon dans l’exercice de ses fonctions."

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"Le pantalon se répand et la jupe raccourcit. La mini-jupe fait son apparition, créant un sujet en or pour les débats de comptoirs (les cafés sont encore nombreux) et offrant un débouché intarissable à ce degré zéro du journalisme que constitue le micro-trottoir."

"Corollaire de ces évolutions, les sous-vêtements féminins se simplifient. Jupons, corsets et gaines serrées ainsi que jarretelles disparaissent au profit des slips-collants. La publicité télévisée, qui apparaît en 1968, vante la liberté donnée aux femmes de se mouvoir sans entraves."

Alain Krivine en tenue trés classique

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"Durant cette période d’évolution forte et rapide, la manière traditionnelle de se vêtir coexiste avec ce que d’aucuns considèrent comme des accoutrements inadaptés ou scandaleux.

Ainsi les jeunes révolutionnaires à la tête du mouvement de mai 1968 apparaissent-ils bien peignés dans des tenues fort sages, arborant même pour certains les signes les plus évidents de la bourgeoisie qu’ils vilipendent. Alain Krivine se signale par ses costumes et cravates sombres soigneusement nouées sur des chemises claires, tenues qu’il porte aussi bien pour ses interventions télévisées (ce qui pourrait s’expliquer par un désir de ne pas effrayer l’auditoire) que dans les chauds meetings de la Mutualité (sans craindre d’inquiéter une assemblée éprise de changements radicaux)."

 

"Autre paradoxe de cette période : la persistance du respect des uniformes, et pas seulement dans le cadre du terrain militaire."

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"Dans la colonie de vacances ou je « fais le moniteur » au retour de ce service militaire, les colons portent un uniforme bleu moyen et les tailles adultes disponibles prouvent que, quelques années auparavant, les moniteurs devaient eux aussi renoncer à la « tenue civile ».

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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