Normalisation

2005 Bilan globalement positif

"Les quelques exemples de gênes occasionnées par une absence de consensus des professions concernées suffiraient à justifier l'intitulé de ce volet : le bilan globalement positif de la normalisation.

On pourra certes toujours trouver une norme trop exigeante ou suscitant des contestations mais chacun d'entre nous, en tant que consommateur, sera en mesure d' identifier des cas concrets d' aberrations nées d'une absence de règle commune et d'imaginer la gabegie dans laquelle nous serions si l'on ne s'était pas accordé au niveau international sur une harmonisation (chemins de fer, réseaux informatiques …)."

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"Au-delà de cette expérience de consommateur, il se trouve que, professionnellement, j'ai été impliqué dans des activités liées à la normalisation et que, au terme de ce parcours, mon diagnostic dans ce cadre rejoint celui formulé au plan des activités privées.

Lorsque mon entreprise s'est lancée sur le marché de l'infogérance (un service de gestion de l'informatique d'autres entreprises), sa crédibilité et, même, son accès à certaines entreprises impliquait d'obtenir la reconnaissance que donne la certification ISO. Cette certification est obtenue auprès d'un organisme indépendant qui atteste que les conditions normées requises pour délivrer un service de qualité sont remplies."

 

"La critique préférée des détracteurs de la certification consiste à stigmatiser une formalisation inutile, d’être contraint à écrire des choses évidentes pour obtenir le «diplôme» et, au bout du compte, de gaspiller de l'argent en vain : l'arbre (transformé en paperasse) qui cacherait la forêt.

La réponse à cette objection est double : d'une part, la probabilité de certification n'est pas proportionnelle à l'épaisseur de la documentation produite, d'autre part la tradition orale commune à tous les acteurs est le plus souvent un leurre qui masque des divergences d'appréciations, voire une absence de réflexion.

Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément. Si les choses sont si évidentes que cela, les documenter constitue une activité subsidiaire et peu coûteuse. Par contre, effectivement, si le flou règne, le faire disparaître et lui substituer une procédure connue des (et acceptée par les) acteurs requiert du temps. Qui oserait prétendre qu'il s'agit d'un gâchis sans rapport aucun avec la valeur de la prestation ?

 

L'autre critique consiste à énoncer que la certification ne garantit pas que le produit délivré sera exempt de défauts. Cette critique-là est à la fois fondée et fallacieuse. Le fait que le pilotage d'un avion implique notamment la formalisation de guides et de listes de contrôle utilisables en cas d'incident n'empêche pas la survenance de catastrophes aériennes. Néanmoins, quelle serait leur fréquence si ces conditions n'étaient pas remplies et choisirions-nous une compagnie qui déciderait de s'en tenir à une supposée tradition orale partagée par des pilotes bien inspirés ?"

 

"Mon autre expérience a consisté à faire partie d'une commission AFNOR chargée de normes en matière d'ergonomie des logiciels durant les dix dernières années de mon activité salariée.

L'ergonomie est devenue un sujet de normalisation tardivement: en 1974 au niveau international ISO et en 1977 à notre niveau national AFNOR"

"Les commissions de normalisation – pour l'ergonomie comme pour tous les autres domaines- sont constituées de professionnels choisis par leurs entreprises, lesquels consacrent une petite part de leur temps à œuvrer à la production de documents normatifs utilisables par d'autres professionnels."

ISO TR 16982 page de couverture

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"Cela s'est traduit notamment par l'édition en 2002 d'un rapport technique sur les critères d'utilisation des méthodes ergonomiques permettant de valider l'utilisabilité d'un logiciel selon les phases de vie d'un projet ou d'une application informatique opérationnelle. La réalisation de ce document a été proposée par l'AFNOR mais il a été constitué et réalisé dans le cadre international de l'ISO (ISO/TR 16982).

A noter que le domaine informatique couvert étant international tant au niveau des matériels que des logiciels, toutes nos activités ont été réalisées dans ce cadre (en 1998, 18% des normes étaient éditées au niveau international, 70% au niveau européen et seulement 10% pour une application exclusivement nationale).

Utilisateur s'arrachant les cheveux

"Quand on propose un texte fixant les conditions d''accessibilité des logiciels à des personnes handicapées - ou âgées d'ailleurs – (ISO/TS 16071), on accroît certes le niveau des exigences mais qui oserait prétendre que cela ne répond qu'à des préoccupations bureaucratiques que l'on devrait ignorer?

Contrairement à ce que l'on laisse trop souvent à penser, un document normatif ne sort pas de l'esprit d'un professeur Nimbus (de préférence attaché aux instances Bruxelloises ...) mais résulte du travail de professionnels à la recherche d'une amélioration de l'efficacité et de la qualité des «produits» concernés par la norme."

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"Comme toute œuvre humaine, la normalisation n'est pas exempte d'imperfections mais cela ne change rien à mon appréciation: son bilan est globalement positif et ne mérite certainement pas les critiques démagogiques qui enflent depuis ces derniers mois, critiques que leurs auteurs devraient réserver aux réglementations inadaptées ou abusives.

 

Mais ceci est un autre sujet pour, peut-être, un nouveau mot de cet abécédaire."

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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