"En 1977, le Polaroïd a gagné sa notoriété. Depuis 1963, on peut aussi photographier en couleurs avec un Polaroïd. Cette évolution était bien nécessaire si j'en juge par les albums photos de la famille. Dès la fin des années cinquante, les photos en couleurs y avaient remplacé les photos en noir et blanc aux larges bords blancs découpés comme des herses.

En 1977, le nouveau modèle stepone fera date dans l'histoire de la firme, laquelle consent de gros efforts publicitaires utilisant notamment le slogan «l'instantané de tous les instants».

En ce qui me concerne, la bonne conduite d'un projet me vaut – ainsi qu'aux membres de mon équipe – d'être gratifié d'un appareil à développement instantané. Ce n'est pas un Polaroïd bien qu'il en aie toutes les caractéristiques mais un Kodak (la firme est alors florissante et a vraisemblablement souhaité occuper aussi ce créneau porteur).

Adepte des diapositives et plus porté sur les vues de voyages que sur les noces et banquets, je me lasse vite de cet objet révélateur encombrant.

Loin de la projection de diapositives sur écran, riche en détails et en pouvoir d'évocation, le format des photos instantanément révélées est à la dimension de l'incommode objet: 9 sur 7, un format qui ne se prête guère qu'aux portraits et à la photo macro. De plus, l'avantage de pouvoir disposer immédiatement du résultat se révèle vite un inconvénient tant les photos décevantes – à mon goût - sont fréquentes.

Passé l'attrait de la nouveauté (et il passe vite), l'appareil va rejoindre en lieu sûr d'autres acquisitions pas spécialement judicieuses."