Sport

1956 Physiquement mal éduqué

Education physique à l'école communale

 

"La justification éducative se trouvait dans l’apprentissage de mouvements et de postures pour faire un usage sain de notre corps, rejoignant en cela les bons points d’hygiène qui nous enjoignaient de nous laver régulièrement les mains et les dents. De ces exercices de « culture physique», je me sortais très honnêtement.

 

Par contre, les choses se gâtaient dès qu’il s’agissait de se lancer dans de quasi numéros de cirque tels que l’enjambement d’un cheval d’arçon, le franchissement d’une corde par un subtil et preste mouvement de ciseaux des jambes, l’atteinte du crochet suspendant une corde à nœuds et a fortiori de l’anneau d’un mas de cocagne en bois blanc ciré tout pareil à ceux que l’on rencontrait alors dans les fêtes de villages.

 

L’intérêt d’un épanouissement et d’un bon équilibre individuel cédait alors le pas à une compétition forcenée. Là, mon manque d’habileté, mes dispositions physiques très moyennes et ma motivation limitée à devenir une bête de cirque me valaient les moqueries de mes condisciples auxquelles se joignait un maître oublieux de toute pédagogie, se transformant en sélectionneur-entraîneur uniquement préoccupé par les performances de ses poulains.

 

Rétrospectivement, je me demande quelle aurait été son attitude à l’encontre d’un enfant atteint d’un handicap bien plus sévère que le mien."

 

Une salle de sports sous l'oeil de Pétain (portrait spposé sur le mur)
Dans le préau de mon école, le portrait du "chef de l'état" avait bien sûr été décroché mais il restait quelque chose de l'idéologie du sport "au service de la patrie"

Révérence à l'égard des vainqueurs

 

"Ces « valeurs », que le sport s’était appropriées, on en avait dans mon enfance une parfaite illustration à l’écoute de l’indicatif de l’émission de Georges Briquet « sports et musique » qui était diffusée le dimanche après-midi sur Paris-Inter, l’ancêtre de France-Inter. Voici les paroles  de cet hymne au sport portées par une musique entraînante, quasi-militaire, à la manière du tristement célèbre « Maréchal, nous voilà », un autre hymne interprété avec le même enthousiasme par André Dassary :

 

Chantons pour le sport, d’un cœur joyeux, chantons l’espoir de la jeunesse qui, se moquant de la gloire, vole vers la victoire ! Chantons tous en chœur les performances et les vainqueurs, allons en chœur ! Libres et forts, joyeux efforts, chantons,  vive le sport !

 

Sur la même chaine de radio, il m’arrivait d’écouter à l’aube dans la chambre de bonne que mon père avait aménagée, le « réveil musculaire » de Robert Raynaud. Une émission qui suivait immédiatement l‘ouverture des ondes aux sons orchestraux de La Marseillaise et permettait de se lever du bon pied. 


Quasiment une préparation militaire …"

 

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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