Sport

1985 Vandales et vendeurs

Stade Heysel après le carnage de 1985

Dans le contexte d’un sport spectacle enjeu d’intérêts financiers internationaux considérables doit se dérouler le 29 mai 1985 la finale de la coupe d'Europe des champions (de football).

 

"400 millions de téléspectateurs sont au rendez-vous de cette rencontre éminemment européenne puisque mettant en présence une équipe italienne et une équipe britannique à Bruxelles, dans le stade du Heysel.

 

Comme souvent pour ce genre d’événement, le début du match est prévu autour de vingt heures afin d’assurer la meilleure audience possible, bousculant ainsi la programmation habituelle des chaînes de télévision. Est-ce pour cette raison ou bien en zappant durant les séquences publicitaires que nous nous retrouvons involontairement spectateurs d’un match qui n’a pas encore commencé dans un stade ou la confusion semble avoir gagné jusqu’aux commentateurs.

Ils parlent de bousculades, d’échauffourées entre « supporters ». On constate les dégâts lorsque les vandales britanniques - que les journalistes s’obstinent à gratifier de l’appellation de "supporters" - daignent cesser de semer la terreur chez les Italiens, les compressant à mort sur les rambardes du stade sous les regards d’un flegme tout britannique des policiers belges.

 

Vers 21 heures, on connaît l’ordre de grandeur du carnage : une quarantaine de morts et plusieurs centaines de blessés. 


Le comble du sordide est atteint à 21 heures 40 quand, les victimes ayant été évacuées, le match commence en toute connaissance de cause. Les organisateurs ont tiré argument de l’attente du public, des risques d’aggravation de la situation si le match avait été annulé sine die.

 

« The show must go on » même quand certains de ses spectateurs doivent en payer le prix …et les commanditaires en encaisser les bénéfices."

 


Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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