Starteupe

2019 Changer la vie

"  En 2019, les vedettes des téléphones portables de l'an 2000, Nokia pour le volume de ses ventes et Blackberry pour son avancée technologique, sont toujours sur le marché mais ont perdu leur suprématie depuis 6 à 7 ans au profit de Apple (redevenu ), de fabricants Sud Coréens (Samsung, premier constructeur mondial) et, plus spectaculairement récemment du Chinois (Huawei deuxième constructeur mondial dont la part de marché est passée de 1,5% en 2010 à 23,1 % au premier trimestre 2019).

Symboles des GAFAM

Les grandes réussites, sous les acronymes GAFA et GAFAM, se nomment Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.

Les GAFA, qui sont-ils ? Le Figaro, 10 4 2018, 1 minute 50

Ces ex-starteupes sont devenues des grandes entreprises et se comportent désormais comme telles, se diversifiant par l'acquisition de starteupes du troisième millénaire et pratiquant intensément l'optimisation fiscale.

Capitalisation boursière des GAFA
Capiatalisation boursière des GAFA en 2015

 D'autres starteupes ont revendiqué une part de la gloire :

  •  en 2015, les NATU, Netflix, Airbnb, Tesla et Uber,
  • plus récemment, les BATX, quatre géants Chinois, Baïdu, Alibaba, Tercent et Xiaomi.

GAFAM, NATU, BATX qui sont-ils ?, Digital 24 TV, 10 10 2017, 5 minutes 20

 Les domaines dans lesquels elles apparaissent sont nombreux et semblent sans limites

Variété des domaines des start-ups, texte non daté

mais on peut selon moi les classer dans trois grandes catégories :

  • les réseaux dits sociaux avec principalement Facebook et Twitter apparus en 2006, Instagram (2007) et Snapchat (2011),

  • les sites de partage de vidéos, de musique et de films avec Youtube et Dailymotion (2005), Deezer et Netflix (2007),

  • les sites de mise en relation de personnes, les plus porteurs de changements profonds, de disruptions avec notamment (je n'ai pas la prétention de faire un inventaire exhaustif):

Noms et symboles de quelques starteupes parties de ces 3 domaines
Noms et symboles de quelques starteupes parties de ces 3 domaines
  • Meetic (2001), plate-forme de rencontres (impact sur les agences matrimoniales),

  • Price Minister (2000) et Le bon coin (2006) devenu Rakuten pour les échanges commerciaux entre particulier (impact sur les brocantes et sur tous les intermédiaires de vente),

  • Blablacar (2004) mettant en relation des conducteurs et des passagers (impacts sur les transports collectifs traditionnels et sur la pollution du fait de la meilleure utilisation du véhicule),

  • Airbnb (2008) mettant en relation des propriétaires d'appartements et des touristes (impact sur les hôtels et sur le marché locatif du fait du renchérissement des loyers),

  • Uber (2009), nouvelle forme de transports individuels urbains (impact sur les taxis traditionnels)

Le parasol qui ne s'envole pas
Le parasol qui ne s'envole pas

Si l'on associe le plus souvent les starteupes à l'utilisation d'internet, on trouve aussi des exemples de starteupes:

  • lançant des produits non complexes mais apportant une valeur ajoutée particulière comme par exemple des chambres à poser dans la nature ou des parasols qui ne s'envolent pas,

Parasol, Le Parisien, 29 5 2018, 1 minute 40

La chambre à poser dans la nature
La chambre à poser dans la nature
  • s'attaquant à des challenges techniques de grande envergure comme par exemple à Orléans Spacetrain ambitionnant de faire de l'aérotrain un projet commercial viable, loin tout de même de Tesla visant à créer un tourisme de l'espace.

Chambres à poser dans la nature, 20 minutes, 2 7 2019, texte et illustrations

Le cycliste porteur de repas
Le cycliste porteur de repas

Toutes ces entreprises contribuent à plus ou moins «changer la vie». Celles qui réussissent à s'imposer en atteignant le milliard de dollars de capitalisation en moins de dix ans accèdent au titre de licornes.

 

On oublie bien vite toutes celles qui échouent entraînant parfois leurs acteurs dans des situations dramatiques. Ainsi par exemple de cette plate-forme visant à assurer le portage de repas à domicile qui remercie cavalièrement du jour au lendemain ses livreurs «auto-entrepreneurs» et ses restaurateurs partenaires laissant les premiers sans emploi et les uns comme les autres sans les sommes qui leur sont dûes.

Echec starteupe "Take eat easy", FR2 complément d'enquête, 16 6 2017, 15 minutes 50

Pour la justice, un coursier de "Take eat easy" est un salarié, L'Express, 29 11 2018,texte

 Dans leur ouvrage, Nicolas Menet et Benjamin Zimmer avancent que sur 10000 entreprises créées en France de 2011 à 2018, 90% ont échoué. Ils dénoncent l'insuffisance de contrôle du financement public dont 80% d'entre elles ont bénéficié (rigueur des plans et estimation des débouchés commerciaux).

 

Mathilde Ramadier apporte quant à elle un témoignage particulièrement critique de son expérience d'employée de starteupes. Elle y stigmatise:

  • des titres ronflants avec notamment un abus de manageurs qui ne managent rien ni personne, titres qu'elle qualifie de cache-misère, le comble de la discordance étant atteint par le «customer success professional», un démarcheur de centre d'appels! …;

  • une flexibilité qui s'apparente à l'acceptation d'être taillable et corvéable à merci avec un abus de statuts précaires (pseudo-stagiaires, «freelances», contrats courts): «les acquis sociaux du lointain 20ème siècle disparaissent peu à peu devant moi» constate l'auteur;

Le flipeur garant du nouveau monde
  • une rupture revendiquée avec l'ancien monde  se manifestant ostensiblement par un environnement ludique et décontracté (flipeurs, boissons fraîches, sucreries à volonté...) visant à faire accepter des conditions de travail faites d'horaires à rallonges et d'obligations d'adhésions explicites à la «famille starteupe» (réunions de «team building», révérence marquée à l'égard du patron …).

 «Changer la vie» ne signifie pas toujours la changer en bien. A l'image de l'ascenseur social qui sert aussi à la descente, le changement en question peut s'avérer néfaste pour les acteurs mis à contribution (on évoque l'ubérisation du travail) mais aussi pour les «clients» à titre onéreux ou supposé gratuit.

Une définition de l'ubérisation, Dessine-moi l'éco, 17 12 2015, 3 minutes 30

 

Et je ne pense pas seulement à la débilité et à la calomnie véhiculées par les messages de certains touiteurs qui polluent les réseaux dits sociaux ...   "

Chronique publiée en septembre 2019

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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