• la concurrence des firmes se traduit par des avancées simultanées dans des pays et sur des continents différents. En l'occurrence, les noms de Philips, Sony, Toshiba, entre autres, apparaissent alors pour constituer cette anthologie du magnétoscope;

• les techniques initialement mises au point ne sont pas nécessairement celles qui permettent la vulgarisation des matériels. Dans ce cas, on peut ainsi être tenté d'estimer que la toute fin des années soixante marque le début de cette ère avec les premiers magnétoscopes domestiques à bandes magnétiques.

Quoi qu'il en soit, un accord peut être conclu sur l'évidence que les années soixante-dix voient apparaître une offre commerciale pour les particuliers, la nouvelle étant annoncée et commentée par François de Closets, alors journaliste, en 1970.

Comme pour les téléviseurs dans les années cinquante, ces matériels coûtent cher. Des échanges de cassettes par petites annonces apparaissent puis des vidéo-clubs, enseignes commerciales qui proposent la location de vidéocassettes et, souvent également, de magnétoscopes.

 La télévision française s'est dotée en 1962 d'un car magnétoscope permettant l'enregistrement d'événements sportifs et de dramatiques en dehors des studios.

Le car magnétoscope à bandes créé en 1962, Micros et caméras 26 3 1966, 11 premières minutes

Depuis 1959, l'offre télévisuelle s'est enrichie de diffusions en couleurs à partir de 1967. Une deuxième chaîne est apparue en 1964 et une troisième en 1972. Un message publicitaire assimile les diffusions sur magnétoscopes à une quatrième chaîne tandis qu'un autre, ouvertement révolutionnaire, incite à la sédition: «libérez-vous de vos chaînes».

Les arguments développés en faveur des magnétoscopes sont les suivants:

• échapper à ces contraintes d'horaires et à la publicité (passage en mode accéléré),

• regarder d'autres films proposés en vidéocassettes,

• à l'aide de caméscopes, réaliser et projeter des films familiaux de manière plus facile qu'avec les caméras super 8 (notamment utiliser l'écran du téléviseur plutôt qu'installer un écran spécial).

Chacun est ainsi invité à constituer sa vidéothèque personnelle, les étuis accueillant ces livres d'images animées se donnant des allures de vieux livres de collection en cuir orné de liserés d'or (le tout en matière plastique bien sûr).  "