Vin

1965 Le Beaujolais arrive

Ardoise sur laquelle est écrit : le beaujolais nouveau est arrivé

Telle est l'affichette apposée sur la vitrine du café « les trois billards » place de la Contrescarpe. Le dit Beaujolais provient d'un vignoble appartenant au cafetier (du moins l'affirme t'il) et la date fatidique de l'arrivée est spécifiée comme s'il s'agissait d'un événement marquant, du moins dans cette partie du 5ème arrondissement.

 

L'appellation «les trois billards» est justifiée par la présence effective à l'arrière de la boutique de trois meubles encombrants dont le patron envisage sérieusement de se séparer … afin de libérer de la place pour ses consommateurs de Beaujolais. En fait, ce commerçant est un précurseur car, selon Gilbert Garnier déjà cité, la vogue des primeurs ne se développera que dans les années soixante-dix.

 

D'autres mutations se sont en revanche déjà fait jour au plan national:

 

  • la montée en puissance des AOC au détriment des vins de tables,

 

  • la multiplication des vins délimités de qualité supérieure (VDQS) dont l'appellation date de 1945 et qui constituent en quelque sorte l'antichambre des AOC (avec incidence corrélative sur la commercialisation des vins de table).   

 

Pour en revenir au cinquième arrondissement, un autre événement lié au vin a été amorcé en 1958 : l'abandon de la vieille halle aux vins du quai Saint Bernard inaugurée à l'initiative du Cardinal Mazarin au profit de la construction d'une faculté des sciences (Jussieu).

 

Cette halle - comme celle de Bercy qui sera démantelée plus tard - avait été installée ici du fait de la proximité de la Seine. Beaucoup plus tard, une jonction avait été créée avec la gare d'Austerlitz. La voie ferrée longeant la Seine et le jardin des Plantes resterait longtemps visible après la fin des travaux en 1972. Je crois y avoir même vu des rames circuler lors de mes promenades d'enfant avec mes parents mais je n'en mettrais pas ma main au feu, la mémoire prenant parfois une dimension imaginative. 

 

En fait, les travaux se poursuivront bien après 1972 pour faire suivre les 14 années d'un copieux amiantage par celles d'un laborieux désamiantage. Mais ceci est une autre histoire faisant déjà l'objet d'une chronique ... 

 

 

Dans le Loiret, le nombre de déclarants avait presque diminué de moitié par rapport à 1950 (8585 contre 15063), la superficie cultivée chutant toutefois moins sensiblement (2313 hectares contre 3979).

 

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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