Sylvie Vartan, si anodine dans sa première chanson avec Frankie Jordan « panne d'essence » savait désormais émouvoir, danser et mener la revue. Johnny Hallyday, fort peu convaincant lors de ses débuts cinématographiques en 1963, avait depuis lors tourné avec Jean-Luc Godard, Claude Lelouch et Costa-Gavras. En cette année 2006, il était même un partenaire à la hauteur de Fabrice Lucchini. Eddy Mitchell, qui avait prestement abandonné ses chaussettes noires, composait des chansons « à texte » qu'il interprétait dans un registre de crooner et avait entrepris en parallèle une carrière de comédien, obtenant le César du meilleur second rôle en 1981. Les textes et musiques de Françoise Hardy étaient aux antipodes des mièvreries lancinantes de ses débuts (« tous les garçons et les filles de mon âge savent bien ce que c'est qu'être heureux » …).

En me documentant pour écrire cette chronique, j'ai vu réapparaître des noms de stars éphémères sans doute recyclées depuis belle lurette."

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"En cette année 2006, d'autres gloires d'antan reviennent sous les feux des projecteurs dans le cadre d'une tournée intitulée (elle aussi ) « âge tendre et têtes de bois ». Elle a pour « invité d'honneur-parrain » Richard Anthony, lequel a conservé de ses jeunes années le lymphatisme qui le caractérisait quand il entendait siffler le train.

Les représentants de la vague yéyé qui participent à cette tournée ainsi que celles et ceux qui lui succéderont s'efforcent, souvent avec une difficulté bien excusable, de refaire à l'identique ce qui avait suscité un engouement aussi vif que passager. On sort ici du domaine de la création artistique pour entrer dans celui de la recréation historique, une forme de musée Grévin animé (autant que faire se peut) de la chanson yéyé. Les spectateurs viennent là en copains d'après pour la reviviscence de souvenirs du temps jadis et sont dans une relation de connivence bienveillante avec leurs illustres contemporains."