Bains-douches

Bourbon l'Archambault
Thermes de Bourbon l'Archambault

"La plupart des thèmes de cet abécédaire trouvent leur source dans des impressions et des souvenirs personnels. D'autres surgissent à la lecture d'un ouvrage ou à la vue d'un spectacle qui suscitent ma curiosité, le désir d'en savoir plus. Le thème des bains-douches entre dans cette catégorie. Je n'ai en effet jamais fréquenté d'établissement de bains-douches si ce n'est, depuis quelques années, dans le cadre très particulier de cures thermales.

C'est précisément à l'occasion d'une cure à Bourbon l'Archambault que j'ai trouvé dans le fonds régional de la médiathèque locale «l'almanach nouveau du Bourbonnais 1982» et, plus précisément dans cet ouvrage un article consacré à la fermeture accélérée des établissements de bains-douches dans l'Allier."

"Un encart de cet article mentionnait que l'établissement de cure accueillait – en 1982 –, outre les curistes, des habitants de la contrée cherchant seulement à se laver, à prendre des «bains de propreté». Surprenante information car, dans les établissements thermaux que j'ai fréquentés ces dernières années, il n'était non seulement pas question d'offrir un service purement hygiénique mais encore il était formellement proscrit aux curistes d'apporter gants et savons pour se laver dans des douches exclusivement consacrées aux ablutions à l'eau de source pure. Cependant, Bourbon l'Archambault ne constituait pas une exception puisque l'auteur précisait que cette pratique avait également cours à Néris les Bains et à Vichy (fournissant même les tarifs)."

"Le corps de l'article était consacré à la fermeture des établissements de bains-douches «de propreté» qualifiée d' hécatombe.

Cela m'a conduit à m'intéresser à ce qui pouvait expliquer cette situation à la date de parution de l'almanach. Je me suis ensuite efforcé de rechercher ce qu'il était advenu des bains-douches depuis lors. Cet exercice-là est plus délicat en l'absence – à ma connaissance – d'études conduites sur le sujet.

Le «que sais-je?» de Dominique Laty publié en 1996 consacré à l'histoire des bains apporte une documentation très étayée sur l'évolution des bains depuis les Grecs et les Romains mais reste muet sur les changements survenus à partir des années cinquante."

"Je me suis donc référé – comme souvent dans un tel cas – aux informations disponibles sur internet et ai cru pouvoir discerner deux étapes:

  • dans les années quatre-vingt dix, naissent une prise de conscience de l'intérêt architectural de certains édifices abandonnés et une nostalgie suscitée par ces lieux et par ceux qui les fréquentaient. Ces préoccupations sont souvent exprimées par des personnes n'ayant jamais utilisé ces services soit du fait de leur jeunesse, soit de leur statut social;

  • en 2000, la crise aidant, la précarité d'une part croissante de la population conduit le maire de Paris à décider de la gratuité des bains-douches dans une optique de salubrité publique. Au début du vingt et unième siècle, les bains-douches sont de plus en plus fréquentés particulièrement dans les grandes villes."


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Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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