Précarité

Dessin humoristique sur la précarité

 

"Le terme de précarité a plusieurs acceptions. Celle que j'ai choisi de traiter ici est proche de la définition juridique donnée à l'adjectif précaire: «qui n'est octroyé, qui ne s'exerce que grâce à une concession, à une permission toujours révocable par celui qui l'a accordée».

Cela couvre d'une manière privilégiée toutes les formes d'emploi concédées à titre provisoire: contrats à durée déterminée, intérim, stages, emplois aidés … dont le nombre n'a cessé de croître depuis les années soixante-dix.

Le travail à temps partiel subi et l'occupation d'emplois notoirement sous-qualifiés faute de mieux peuvent être assimilés à de la précarité dans la mesure ou leurs titulaires recherchent à mettre un terme au plus vite à une situation qui leur est de fait imposée par le marché du travail.

Le chômage, qu'il soit lié au caractère éphémère des emplois occupés, aux difficultés pour les jeunes à trouver une première affectation ou à la précarisation des emplois à durée indéterminée, ne peut être exclu de cette chronique.

Je ne traiterai pas en revanche de la précarité au sens de pauvreté même si cette dernière s’avère souvent une conséquence de la première. A l'évidence en effet, une mission temporaire peut être réalisée en contrepartie d'émoluments généreux et, hélas, a contrario, on peut aussi occuper un emploi à durée indéterminée et à temps plein tout en étant pauvre au point, par exemple, de ne pouvoir se loger décemment. On a même inventé la dénomination de travailleurs pauvres pour qualifier cette situation.

Loin de moi l'ambition de rivaliser avec les nombreux auteurs – politiques, sociologues, économistes – qui ont publié thèses et analyses sur la précarité.


Comme pour mes autres chroniques, je témoignerai plus modestement de ce que j'ai constaté et vécu à ce sujet. Je traiterai ainsi successivement:

  • de la situation dans les années soixante, situation trop souvent aujourd'hui idéalisée à tort;

  • de la précarité délibérément choisie par des professionnels à la recherche de liberté et d'élargissement de leur horizon dans les années soixante-dix;

  • de la précarisation croissante des emplois stables à partir des années quatre-vingt dix. "

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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