Carré blanc

Téléviseur avec carré blanc

"Le sujet traité sera celui de la signalétique d'avertissement destinée à déconseiller certaines transmissions de programmes visuels à domicile, recommandations à considérer par les parents d'enfants mineurs. L'essai de définition du champ couvert que je viens de donner suffit à expliquer pourquoi j'ai retenu l'expression «carré blanc» pour titre de cette chronique.

Bien que le «carré blanc» soit apparu il y a plus d'un demi-siècle et que sa durée de vie – en tant que carré – n'aie pas excédé trois ans, il me semble que sa signification en tant que symbole de cette forme de censure est restée vivante pour les générations qui se sont succédées depuis lors.

Adolescent en 1961, donc concerné par cette signalétique prescriptive, j'ai gardé un souvenir assez précis des conditions et du contexte de son apparition.

Par contre, j'ai dû me documenter pour déterminer ce qui nous a conduit à la forme que nous connaissons depuis 2002. Je me suis aidé pour cela de l'étude «carré blanc et signalétique télévisée 1961-1998» ainsi que des émissions conservées sur le site de l'INA. J'ai ainsi identifié trois jalons:

  • celui marquant le lent dépérissement du carré (devenu rectangle) à partir de mai 1968 jusqu'à son extinction au milieu des années soixante-dix,

  • alors que toute signalétique a disparu des écrans, l'explosion des émissions érotiques au milieu des années quatre-vingt,

  • en 1996, la réapparition d'une signalétique commune aux sept chaînes, signalétique étrangement peu explicite qui vivra tout de même six ans.

Ce parcours permettra de prendre conscience de l'évolution notoire des mœurs et du comportement des pouvoirs politiques en peu de décennies."


Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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