Autocollants

Carnac photo de mégalithes et d'une borne Michelin
Mégalithes et microlithe

" Cette chronique trouve son origine dans une itinérance d'une douzaine de jours dans le Morbihan et le sud du Finistère en septembre de cette année 2018.

 

J'ai alors été frappé de constater l'absence de l'autocollant BZH qui constituait dans les années 60-70 la marque d'un attachement à la Bretagne au-delà-même de cette région. Pour certains, cet autocollant - qui avait tout d'un emblème national avec sa forme ovale, sa mention BZH noire sur fond blanc - se substituait au F et manifestait la volonté d'une certaine autonomie, voire celle d'une indépendance.

 

Comme à l'accoutumée pour la rédaction de ces chroniques, j'ai cherché à conforter ou à démentir ce qui ne résultait que de mon observation et d'apprendre les raisons de ce changement.

 

Hélas, je n'ai trouvé aucune analyse conduite sur l'évolution de l'autocollant BZH, pas plus d'ailleurs que sur quelque forme d'autocollant que ce soit.

Autocollant BZH

Même en limitant ma recherche aux autocollants destinés à des véhicules personnels (excluant par conséquent l'affichage professionnel), aucun ouvrage disponible dans les bibliothèques locales, aucun référencé sur internet où de multiples sites commerciaux attestent cependant de la vitalité de ce marché.

Wikipedia a certes consacré une rubrique au sujet mais celle-ci ne fournit aucune référence pour crédibiliser des assertions qui sont en contradiction flagrante avec mes propres souvenirs et observations:

  •  «le principe de l'autocollant apparaît peu de temps après la mise au point d'adhésifs efficaces et bon marché, vers la fin des années 1960»: inexact notamment puisque les voitures d'après-guerre étaient dotées d'un autocollant «en rodage» à leur sortie d'usine;

Panhard : dernières voitures commercialisées en 1967

  • l'autocollant «devient très utilisé dans les années 1970 à 1990 en tant qu'objet publicitaire»: je ne dispose pas de plus de référence que les contributeurs de Wikipedia mais je situerais plutôt l'apogée dans les décennies 60 et 70, simultanément à la fantastique croissance du parc automobile;

  • «Les stickers militants et artistiques (les objets et la pratique) deviennent à partir des années 1980 un moyen de communication alternatif, et un phénomène en expansion depuis les années 1990» : pour ne donner qu'une seule illustration de l'inexactitude de cette affirmation, je citerai Yann Lucas auteur du dictionnaire insolite de la Bretagne: «les autocollants BZH sont apparus à la fin des années 1960». On verra que d'autres illustrations infirment cette survenance tardive à partir des années 1980.

 

De ce qui précède, il résulte selon moi que les années 60 et 70 sont les plus marquantes quant au surgissement des autocollants, même si bien entendu leur histoire ne s'arrête pas là.

 

S'agissant d'évolutions qui se déroulent sur plusieurs années et qui ne sont pas ponctuées par des événements significatifs à des dates données, j'ai arbitrairement choisi de retenir les 3 années au cœur de ces deux décennies:

 

  • 1969, l'adhésion militante des Bretons et d'autres adhésions issues du bouillonnement intellectuel de ces années,

  • 1970, le bénévolat publicitaire qui peut aller jusqu'à obstruer la vision dans le rétroviseur,

  • 1971, les fleurs et couronnes qui, ne se cantonnant pas aux vitres et malles arrières, gagnent parfois l'ensemble de la carrosserie.

 

Plutôt que d'ouvrir une année 2018 fourre-tout, j'évoquerai brièvement les tendances que l'on peut identifier à ce jour dans chacune de ces étapes."

 

Les trois ouvrages suivants ont été utilisés pour le volet des autocollants militants de Bretagne :

  • Dictionnaire insolite de la Bretagne, Yann Lukas, Cosmopole 2015
  • Guide bleu Bretagne sud, Hachette livre 2011
  • Complots pour une république bretonne, Ronan Caerleon, La table ronde 1967

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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