Triperie

Tête de mouton écorché (Pablo Picasso 1939)

"   J'ai consacré il y a cinq ans une chronique aux commerces de mon quartier parisien dans les années cinquante.

Cependant, il est un métier de bouche que j'avais alors omis; un métier qui s'exerçait dans d'assez nombreuses boutiques pour la plupart aujourd'hui disparues. Les triperies se font rares du fait de l'érosion de la demande qui conduit à la fermeture ou à l'intégration dans d'autres enseignes (bouchers, traiteurs …)

Le métier de tripier, Orientation pour tous, texte

 

Dans les "extérieurs" des films des années 50, difficile de ne pas voir une triperie
Dans les "extérieurs" des films des années 50, difficile de ne pas voir une triperie

On est là en présence d'une transformation profonde car, selon l'historique présenté sur un site réalisé par la profession, des tripiers distincts d'autres commerces sont apparus à Paris en 1096, le métier-même de tripier étant reconnu pour le recouvrement de l'impôt de la taille en 1292. En 1782, les tripiers obtiennent le monopole de la vente des abats, monopole qui sera renforcé successivement en 1803 et 1830.

Histoire de la triperie sur produits tripiers, texte et illustrations

 

Etal de tripes dans une halle couverte au 19ème siècle

Or, c'est précisément cette dissociation, voire cet antagonisme, qui de facto est remis en cause durant les quelques décennies écoulées du fait de la raréfaction des commerces de triperie.

 

Avant de tenter de dégager les causes de cette tendance, je tiens à préciser:

  •  que je ne suis pas parvenu à rassembler toutes les informations souhaitables tant sur l'évolution du nombre de commerces que sur les volumes d'abats traités,
  • que je ne revendique que l'honnêteté de celui qui cherche à comprendre et à rendre compte dans le cadre général fixé par l'objectif de ces chroniques.

 

Toute correction ou tout complément d'information sera donc bienvenu.

 

J'ai choisi de traiter ce sujet en cinq étapes de 1953 à 2021:

  • 1953 Tripes à la mode, titre bien entendu volontairement privé « de Caen » pour rendre compte de la présence visible des enseignes de triperie à Paris et plus précisément dans mon quartier,

  • 1967 Rues et quartiers, une évocation des rues dédiées depuis le moyen âge aux bouchers et aux tripiers (en charge du cinquième quartier des bovins). L'année choisie est celle de ma découverte de la rue de la boucherie à Limoges mais nous suivrons le dépérissement de leurs commerces, déjà engagé en 1967, au-delà,

  • 1996 Abats au plus bas, la crise de la vache folle atteint son premier point culminant avec l'interdiction de commercialisation touchant une part significative de l'achalandage des triperies,

  • 2019 Triperies furtives, avant que la pandémie du coronavirus ne frappe la profession, les triperies se sont faites progressivement de plus en plus discrètes,

  • 2021 Vaches maigres, la situation à laquelle est confrontée la triperie de détail à la date d'écriture de cette chronique (mai 2021) après seize mois d'une pandémie qui a entravé la commercialisation.  "

 

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Pour écrire cette chronique, je n'ai trouvé aucun ouvrage consacré à l'évolution des triperies durant la période considérée. Je n'ai donc eu recours qu'à des informations parcellaires sur des sites internet et à un ouvrage plus général sur l'alimentation : 

Sociologies de l'alimentation, Jean-Pierre Poulain, PUF 2002

 

 

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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