Orthographe

Académie Française

En février 2016 surgit un débat inattendu au sujet d'une réforme de l'orthographe dont peu de Français avaient auparavant entendu parler. Ce débat est provoqué par les déclarations de la secrétaire perpétuelle de l'Académie Française, Hélène Carrère d'Encausse, laquelle estime que: «la langue évoluant toute seule et l'orthographe aussi», toute réforme imposée est malvenue, conception qui confine donc l'Académie Française à un rôle de «greffier de l'usage» pour reprendre l'expression de Bernard Traimond.

 

La ministre de l'éducation, Najat Vallaud-Belkacem, qui a décidé de faire évoluer les manuels scolaires à la rentrée prochaine, lui rétorque que la réforme dont il est question date de 1990 et qu'elle avait été approuvée par le secrétaire perpétuel de l'époque, Maurice Druon.

Slogan "je suis accent circonflexe"

S'ensuit une flopée de dissertations et de prises de positions dans les médias de toutes natures, beaucoup d'intervenants semblant découvrir l'existence-même de cette réforme. Certains sombrent dans une forme d'hystérisation affirmant que les fondements de notre identité sont mis en question.

Slogan "Najat m'a tuer" sur une banderolle

Des formules apparues lors de tragédies collectives ou personnelles sont indignement détournées pour dramatiser l'enjeu. Ainsi de «je suis accent circonflexe» et de «Najat m'a tuer».

Parmi toutes les traces conservées sur internet, seul l'hebdomadaire Marianne se démarque clairement et, sous le titre «Pas de panique», estime plus préoccupantes les impropriétés syntaxiques qui peuplent blogs et forums («ils sont fermer, entrée des élèvent …») que les ajustements mineurs de graphie à finalité simplificatrice constitutifs de la réforme.

Pléthore de réactions souvent mal avisées en 2016 et rien sur le site de l'INA (pourtant riche de nombreux reportages télévisés) en 1990. Rien en réponse aux interrogations sur les mots langage et orthographe. Au mot réforme, on trouve celles du statut de la Corse et du baccalauréat ...

 

N'ayant moi-même gardé aucun souvenir, j'ai poussé plus loin mon investigation en consultant quelques ouvrages afin de comprendre les motivations des réformateurs et de connaître sereinement les modifications qu'ils avaient prônées. Ce sera ma première étape.

 

Je me suis par contre bien souvenu d'une autre réforme qui n'était pas passée inaperçue: celle du ministre Jacques Toubon concernant l'évitement des termes d'origine anglo-saxonne. Ce sera ma deuxième étape en 1994.

 

"Deux réformes pour quel résultat en 2016?" sera – temporairement peut-être – ma dernière étape.

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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