Domestiques

1951 Domestiques des villes

Immeuble hausmanien boulevard Saint Marcel à Paris

 

Au début des années cinquante, les concierges des immeubles bourgeois sont encore soumis au cordon nocturne.

 

"La porte à deux battants massifs est alors close et, pour accéder à l'immeuble, que l'on y habite où que l'on y soit invité, il n'est pas d'autre moyen que de tirer sur le cordon de la sonnette, réveillant ainsi ce domestique en charge des entrées nocturnes afin d'obtenir qu'il veuille bien ouvrir la porte. Et, si malencontreusement il a laissé négligemment la porte ouverte un peu trop tard, il est recommandé de bien claironner son nom en passant devant la porte vitrée de sa loge afin qu'il ne laisse pas pénétrer un intrus.
Un soir, ma mère m'a accompagné à la séance du cinéma Jeanne d'Arc . De retour à onze heures passées, elle a beau tirer sur le cordon avec insistance, rien ne se passe. Aucun occupant de l'immeuble à l'horizon. Il faut donc se résoudre à chercher secours auprès du petit commissariat de police qui, fort heureusement, se trouve lui aussi à quelques pas, rue Geoffroy Saint-Hilaire . Les agents de la force publique ne disposant d'aucun moyen d'accès, nous devons nous résoudre à réveiller les voisins du dessous qui disposent du téléphone, denrée encore rare en ces temps, lesquels devront se charger de réveiller le concierge afin qu'il officie (nul n'imagine un instant qu'il ait pu déserter son poste)."

 

Dans l'abécédaire, un autre volet est consacré aux domestiques des champs. 

 

Souvenir de ce temps révolu par un autre témoin (texte)

 

 

 

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Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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