Baby-boomer
Drone
2014 Point drone en faut
" Au 21ème siècle, tandis que les drones militaires se complexifient, le marché des drones civils explose. Cette «démocratisation» des drones est rendue possible par :
- l'utilisation de batteries légères (comme celle des smartphones),
-
l'utilisation d'aides à la navigation à faible coût (GPS),
-
la disponibilité d'appareils photos et de caméras d'une très grande légèreté et de très faible encombrement,
-
la capacité augmentée de stockage d'images,
-
des prix de commercialisation qui diminuent d'autant plus que la diffusion augmente.
Le constat de cet engouement est établi à l'occasion des fêtes de fin d'année : le drone est devenu un jouet pour les grands mais aussi pour les petits. Ainsi l'a promu dès 2010 le constructeur Français Parrot dont le dirigeant se réjouit du fait que son pilotage peut être confié «à un enfant de douze ans sans presque aucun apprentissage». Le gamin peut ainsi «faire des jeux en vrai» et atteindre ainsi une cible - voulue ou pas - «pour de vrai».
Des avions sans pilote accessibles au grand public, FR2 20h, 18 8 2010, 2min 40s
Les drones civils, un marché en plein boom, Le Figaro, 24 2 2015, texte et illustrations
En 2012, deux ans tout de même après que ces «jeux en vrai» aient été mis sur le marché sans aucune restriction, le ministère des transports a commencé à légiférer, et plutôt a minima:
-
des prescriptions pour les plus petits engins,
-
la définition de zones interdites (aéroports, centrales nucléaires …)
-
un permis de conduire pour les plus gros engins.
A l'évidence, les leçons n'avaient pas été tirées de la diffusion intempestive des premiers jets-skis de même qu'elle ne le sera pas, plus tard, de la diffusion des patinettes électriques, des gyropodes et autres monocycles, «skateboards» et «gyroskates» électriques.
Outre les accidents et incidents graves causés par la maladresse ou par l'inconscience de leurs pilotes, il apparaît également que les drones, du fait de leur vélocité et de leur relative furtivité, peuvent représenter de sérieux dangers s'ils sont utilisés dans une optique terroriste ou simplement malfaisante.
Ainsi, en cette année 2014, des survols de centrales nucléaires et de lieux de pouvoir parisiens sont constatés sans, semble t'il, que leurs protagonistes ne soient inquiétés. L'organisation Greenpeace fait ouvertement atterrir et décoller un drone sur une centrale nucléaire afin d'alerter sur les dangers encourus.
Des drones ont survolé sept centrales nucléaires françaises, Franceinfos, 30 10 2014, 1 minute 50
En contrepartie de ces aspects préoccupants, les drones permettent de réaliser des prises de vues impensables jusqu'alors notamment pour mettre à portée du regard des œuvres architecturales ou sculpturales comme les pots à feu du château de Versailles (sans paire de jumelles et sans la déformation due à l'effet de contre-plongée depuis le sol).
Le drone constitue aussi une alternative plus que concurrentielle économiquement aux aéronefs pilotés (une heure de vol estimée dix fois moins onéreuse qu'avec un hélicoptère) en permettant en outre de s'approcher beaucoup plus du sujet observé.
De même, les mouvements de panoramiques verticaux qui nécessitaient l'utilisation de grues plus ou moins encombrantes sont aisément remplacés par les évolutions ascensionnelles des drones.
Reste que le besoin d'encadrer sérieusement et même de limiter judicieusement mais fermement l'utilisation des drones apparaît dès les années 2010, faute d'accepter d'être survolé en permanence à basse altitude à tout propos et par quiconque.
Comme on va le voir, six années plus tard cette préoccupation ne fait que s'amplifier. "
Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer
Pour faire un commentaire, une suggestion, une critique, cliquez sur ce lien