Maréchal-ferrant

1952 Le boulevard des maréchaux

"     L'année 1952 doit être ici considérée comme une année médiane d'une période qui s'étend approximativement de 1949 à 1955, période durant laquelle la mécanisation agricole prend son essor et derniers instants où les maréchaux-ferrants jouissent encore d'un statut envié du fait de leur rôle prééminent dans la vie des campagnes.

Les deux maréchaux-ferrants dont je garde le souvenir sont situés en Basse-Normandie dans des lieux fréquentés par les paysans propriétaires des chevaux:

Maréchal-ferrant à l'entrée de la rue de Mortagne
Maréchal-ferrant à l'entrée de la rue de Mortagne
  •  le premier à Rémalard au cœur du Perche a son atelier au centre de ce grand bourg, à l'angle de la rue de Mortagne et de la place du marché qui a pris le nom du Général De Gaulle. Cette place accueille chaque semaine un grand marché fréquenté par les habitants des villages et hameaux alentour;

 

  • le second est implanté au hameau du Locheur à un détour plutôt reculé mais à l'entrée d'un chemin qui devait être jadis (sans doute avant-guerre) très fréquenté par les attelages des paysans puisqu'il conduisait au moulin situé sur l'Odon (depuis 1757 selon la source locale). Après la guerre, ce moulin avait été désaffecté, la bâtisse restant en place mais avec un mécanisme en bois inutilisable. Le maréchal-ferrant était resté et, au vu des chevaux devant le bâtiment, ne pâtissait pas ce cette désertion.

Maréchal-ferrant d'Ardenais
Maréchal-ferrant d'Ardenais

Parmi les films existants notamment dans les archives de Ciclic, celui du maréchal-ferrant d'Ardenais (Cher) est le plus proche de mes souvenirs.

Maréchal ferrant d'Ardenais (Cher), Archives Ciclic, 1986-1989, 13 minutes 30

 

 

Je dois à la vérité de préciser que je n'ai jamais franchi les portes de ces ateliers. Pour autant, ils m'étaient assez familiers:

 

  • les chevaux étaient préparés et ferrés à l'extérieur,

  •  le feu de la forge se voyait du dehors et les sons des marteaux et les odeurs de corne brûlée si caractéristiques franchissaient aisément le seuil.

Cette activité encore intense malgré la mécanisation qui avait commencé s'expliquait par une donnée que j'ai découverte en lisant l'ouvrage de Catherine Vaudour et de Brigitte Hermann : la fréquence de remplacement des quatre fers pouvait atteindre 8 interventions par an pour les chevaux de trait utilisés régulièrement comme tel était le cas pour l'agriculteur que mes parents fréquentaient à proximité de Rémalard.

 

Le cheval de la cousine du Locheur qui n'était plus guère mis à contribution devait se contenter de moins (je ne l'ai d'ailleurs jamais vu se faire pomponner les pattes quand j'étais gamin).   "

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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