Pèse-personne

1952 Poids et mesures

"La santé par le sport" affiche de 1941
"La santé par le sport" affiche de 1941

 

"  Lorsque je commence ma scolarité, il ne s'est écoulé que douze ans depuis la survenance du régime de collaboration avec les nazis et seulement sept ans depuis la déconfiture des nazis et de leurs collaborateurs.

 

A l'âge -avancé de baby-boomer- auquel je rédige cette chronique, ces durées apparaissent bien courtes. Dans la chronique que j'avais consacrée au sport, j'avais d'ailleurs estimé que mes «éducateurs physiques» avaient conservé des conception très caporalisées du sport.

 

Dans l'ouvrage précédemment cité, j'ai confirmation de l'importance accordée au sport, condition d'un «renouveau» enrégimenté de la patrie plus que d'un bon épanouissement individuel.

 

Les pèse-personnes du domaine public existaient bien avant la guerre mais, dans le cadre de la «révolution nationale», leur utilisation a été promue et le contrôle de leur exactitude encadré par une loi de 1942 contraignant les exploitants à mentionner sur les appareils leurs noms et adresses.

 

Il est assez piquant de remarquer que cette préoccupation de l'hygiène ne pouvait pas s'étendre au domaine alimentaire et que la probabilité de suralimentation était alors au plus bas. Du reste, on imagine mal les pseudo-gouvernants d'alors se targuer de la baisse de poids des parisiens de 4 à 8 kilos au terme de leur piteux règne.

 

 

En 1952, les pèse-personnes étaient encore omniprésents. On en trouvait bien entendu dans les pharmacies mais aussi à l'extérieur dans les jardins publics, au hasard des rues et même, selon une illustration, dans le métro (cela, je n'en ai pas gardé le souvenir).

 

Il s'agissait d'un mobilier urbain massif, en fonte et/ou en acier doté d'un grand cadran tout rond à hauteur des yeux, cadran souvent protégé par un grillage pour éviter les déprédations.

 

Pièce de 2 francs avec francisque et mention travail famille patrie

 

Pour voir l'aiguille s'immobiliser à l'endroit fatidique du cadran avec un claquement caractéristique, il fallait au préalable avoir glissé de la monnaie dans une fente. Cela ne coûtait pas très cher et peut-être les pièces en aluminium marquées de la francisque de l'«état français» qui avaient encore cours y suffisaient-elles.

 

Pèse-personne de médecine scolaire

 

Autre lieu de mesure du poids; l'école communale Saint-Marcel lors des visites médicales. Dans le livre précité, j'ai appris que fin 1941 une loi les avait rendues obligatoires avec des fréquences étonnantes de une par trimestre pour les enfants de moins de 10 ans et une par semestre au-delà.

 

En 1952, cette mesure avait dû être revue à la baisse. Le pèse-personne était ici plus rudimentaire,à la mode romaine avec glissement des poids jusqu'à atteindre un équilibre.

 

Mais là, c'était gratuit et l'on bénéficiait en outre des commentaires d'une autorité compétente ... "

 

 

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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