"     En 1965, le dispositif d'accès à l'horloge parlante par téléphone décrit dans l'introduction n'a guère changé:

• les rouleaux du système Estrangon continuent à tourner avec régularité et fiabilité,

• la voix de Radiolo se fait toujours entendre,

• mais le téléphone demeure d'un accès anormalement limité aux particuliers (peut-être pour privilégier les entreprises qui assurent alors la croissance exceptionnelle des «trente glorieuses»).

Pour autant, l'horloge parlante est toujours largement utilisée. Preuve en est donnée par un essai de remplacement de la voix de Radiolo par celle d'une comédienne en 1954. Les réclamations sont alors si vives et nombreuses que Radiolo reprend sa permanence dès le lendemain.

Peut-être cette diffusion élargie de l'heure est-elle à l'origine d'une intolérance à l''égard des cloches des églises particulièrement la nuit.

Des pétitions circulent pour limiter le bruit assourdissant pour les voisins. Souvenir personnel à ce stade du village du Calvados ou l'église récemment reconstruite sonnait alors sans interruption tous les quarts d'heure et doublait le décompte horaire (deux fois douze coups à minuit comme à midi).

Cet état de fait n'était pas spécifique à la France car, à cette époque, je me souviens aussi d'une pénible nuit passée dans une auberge de jeunesse jouxtant une église dans une ville du Liechtenstein.

Apparemment, ce tapage nocturne n'a aujourd'hui pas disparu partout puisque son interdiction demeure paradoxalement dépendante du bon vouloir des maires.

Les cloches de l'église doivent-elles arrêter de sonner la nuit ?, La Dépéche, 15 11 2021, texte

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