"   Après la guerre et jusqu'aux années soixante, le postillon qui tient la vedette est incontestablement celui qui est promu par les vins du postillon. 

Publicité années 50 - La saga des vins du Postillon, Culture Pub, 3 4 2015, 6minutes 30

Aujourd'hui, en 2020, avant même que le coronavirus ne remette en pleine lumière les «petits postillons», aucune firme n'aurait l'idée d'attribuer un breuvage, quel qu'il soit, à un postillon.

Quand le nom du produit lui nuit : Le coronavirus fait chuter les ventes de la bière Corona aux Etats-Unis, Radio Canada info, 3 2020, 1 minute

En 1954, il en va tout autrement car si les postillons avaient déjà disparu quand les anciens étaient encore des enfants, des hommes commandant à des chevaux, il en existe toujours beaucoup tant pour les travaux des champs que pour le transport des personnes (les charrettes) et des marchandises (dont le vin).  

Beaucoup de chevaux dans le décor mais aussi beaucoup de vin sur les tables. La consommation de vin par habitant certes diminue (170 litres par an juste après la guerre, environ 150 litres en 1954) mais elle demeure élevée (à comparer aux 42 litres annuels des derniers recensements).

Les restrictions qui ont sévi plusieurs années après la guerre n'ont guère affecté la consommation de vin. Il s'agit surtout de vins de coupures distribués en bouteilles consignées d'un litre, d'où l'expression populaire «litron de rouge». Les firmes qui se partagent le marché ont fortement recours à la publicité, ce qui explique sans doute que leurs noms soient restés dans ma mémoire: Gévéor, Kiravi, Préfontaines, Nicolas, Hauser, le vin des rochers...

Beaucoup d'enfants consomment aussi du vin que ce soit dans les cantines scolaires ou à domicile. Dans ce dernier cas, il s'agit souvent d'eau rougie. La prohibition du vin dans les cantines scolaires n'interviendra que deux ans plus tard pour les enfants de six à quatorze ans. 

Le vin dans les cantines pour les moins de 14 ans jusqu'en 1956, Neozone et INA, 17 5 2019, 50 secondes

Je ne suis pas concerné puisque je ne vais pas à la cantine mais je n'échappe pas lors de la récréation du matin à la consommation obligatoire de lait décidée par Pierre Mendès-France

Pas plus d'un litre de vin par jour se contente t-on de conseiller aux parents. Alors, pourquoi pas un demi-litre pour les enfants?

Un demi-litre par jour, quand les parents  exigeaient à la cantine des menus ...avec alcool, Wordpress, 1 6 2018, texte et illustrations