"   Boby, c'est l'auteur-compositeur-interprète Boby Lapointe.

En 1965, Boby Lapointe a obtenu la reconnaissance du «métier» et d'artistes parmi les plus estimables.

En 1954, alors qu'il fait cent métiers alimentaires, Bourvil a choisi d'interpréter sa chanson «Aragon et Castille» dans le film de Gilles Grangier «Poisson d'avril». En 1959, il commence sa carrière d'interprète dans les cabarets de la rive gauche, au cheval d'or rue Descartes à proximité de la place de la contrescarpe, au port du salut rue Saint-Jacques non loin de là, chez Victor et même en 1963 au théâtre des capucines (200 places) ...

En 1954, Bourvil chante Aragon et Castille dans Poisson d'Avril de Gilles Grangier, 1 minute 40

Boby Lapointe au Cheval d'or, site de Gilles Schlesser, 28 11 2018, texte et illustrations

Au cheval d'or, il est apprécié de François Truffaut qui l'emploie dans son rôle de chanteur auprès du pianiste Charles Aznavour dans tirez sur le pianiste. Chez Victor place de la Bastille, c'est Jean Nohain, alors maître de cérémonie des variétés télévisées qui le fait accéder au petit écran. Jean-Christophe Averty a ensuite recours à lui pour son émission les raisins verts.

Boby Lapointe interprète Avanie et framboise dans le film de François Truffaut, Tirez sur le pianiste (1960), 1 minute 50

Son nom est associé à celui de Pierre Etaix pour une surprenante première partie de Johnny Hallyday en 1961 à l'Olympia. Premières parties plus adaptées à son registre avec Georges Brassens dont il devient un ami.

Reconnu par ses pairs, Boby Lapointe passe-t'il la rampe auprès du public ?

Jacques Perciot écrit: «Bon ou mauvais, il n'est pas homme à caresser le public dans le sens du poil. Il a toujours l'air pressé d'en finir, l’œil furieux de quelqu'un qui se serait fourvoyé dans cette galère».

En 1965, assis au premier rang du théâtre Mouffetard, j'ai également cette impression que j'avais décrite dans une précédente chronique comme celle d'un «travailleur à la chaîne musicale». Cependant il manque à cette description une caractéristique qui justifie la présence à nouveau de Boby Lapointe dans cette chronique: l'abondance et la force des postillons produits par l'artiste, lesquels dépassent de beaucoup le mètre de distanciation défini en 2020 comme barrière sanitaire.

Sans doute la diction saccadée de l'allitérophile, comme il se qualifiait lui-même, constituait un facteur favorisant, tant il est rare de placer dans la conversation et à un volume de stentor: ta Katie t'a quitté, tic, toc, tic, toc, ta tactique était toc …

Boby Lapointe allitérophile suivi de Saucisson de cheval (1967), 3 minute 10

Boby Lapointe interprète Ta Katie t'a quitté (sur scène), 1 minute 50 (chanson créée en 1964)

Cependant, j'avais été témoin que le mètre-étalon associé à la déclaration de guerre de mi-mars pouvait, au moins des conditions particulières, ne pas suffire et que la tactique adoptée en l’occurrence pouvait elle aussi être toc.   "

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Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

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