"    Des explications sur le titre de cette étape:

•  rues: il existe un peu partout en France dans les villes de quelque importance des rues initialement dédiées aux - et exclusivement occupées par des – bouchers et parfois des tripiers. Pour les seuls tripiers, je n'en ai dénombré que quatre, deux dans la région grand est (à Strasbourg et à Colmar) et deux dans la région hauts de France (à Armentières et à Aire sur la Lys),

• quartiers: les quartiers dont il est ici question sont les quartiers de boucherie, le cinquième quartier étant celui de la triperie.

En 1967, quand je découvre l'existence d'une rue de la boucherie à Limoges (j'ignorais même l'existence de telles rues), cette originalité n'attire pas les touristes: n'était la charmante chapelle baroque Saint Aurélien, saint dédié aux bouchers, la rue est plutôt miséreuse et beaucoup de commerces sont déjà délaissés. Il paraît qu'à la fin des années cinquante, il y régnait encore une activité commerciale plus significative, laquelle se remarquait par la fréquentation de commerces en plus grand nombre et … par des filets de sang qui s'écoulaient parfois sur la chaussée. Rien à voir cependant avec l'affluence que l'on peut observer sur les cartes postales du début du siècle.

En août 1969, un article du Populaire du Centre, quotidien local, évoquera cette évolution en estimant que le nombre de boucheries (incluant vraisemblablement des triperies) serait passé de cinquante à quatre. Il soulignait néanmoins que «à côté de ces quatre boutiques, il reste de nombreux ateliers, dépôts et laboratoires qui fournissent les tripiers et les charcutiers, notamment des halles toutes voisine».

En février 1985, le même journal local titrera «la rue de la boucherie ne mérite plus son nom» en justifiant «plus un seul boucher rue de la boucherie» et précisant toutefois que subsistent deux tripiers et deux salaisonniers.

En 2007, on ne comptera plus qu'un tripier et en 2021 plus aucun (deux dans toute la ville contre une trentaine au siècle précédent).

Sauver le quartier de la boucherie, Ici c'est Limoges, 18 10 2019, texte et illustrations

Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager Limoges,

La rue promise à la démolition en 1969 du fait de sa déshérence a finalement été sauvegardée et restaurée. Un musée de la boucherie a été ouvert et le lieu est devenu un objet de tourisme. De plus, une manifestation annuelle, en octobre, a été organisée, la Frairie des Petits Ventres, pour promouvoir la consommation d'abats et attirer la population d'alentour.

Histoire de Limoges, le plan de démolition de la rue des bouchers et son abandon, texte et illustrations

Rue de la boucherie, Destination Limoges, non daté, texte et illustrations

L'histoire des bouchers (à Limoges), Ici c'est Limoges, 8 5 2019, texte et illustrations

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Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

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